Création artistique
Les disciplines artistiques sont très variées et évoluent selon les époques et les pays. Définir l’art, et par conséquent l’artiste, n’est pas un exercice facile.
Cependant, cette diversité est tout de même caractérisée par un point commun : la créativité. Elle est habituellement définie comme la capacité d’imaginer et de créer quelque chose de nouveau à partir d’éléments existants ou en partant d’une page blanche.
Mais la création ne se limite pas au domaine artistique. Elle peut rencontrer le domaine économique (on parle de créer une entreprise), le domaine scientifique (par exemple, développer une nouvelle technique d’expérimentation est un travail en partie créatif), etc.
La création est dite artistique quand elle est au service de la réalisation d’une œuvre dans le domaine des arts, du théâtre, de la musique, etc.
L’art peut poursuivre plusieurs objectifs :
- Permettre à l’artiste d’exprimer des émotions personnelles ;
- Faire passer un message ;
- Provoquer une réaction chez le spectateur ;
- Interpeller le public ;
- Lui faire voir des objets ou des lieux rares ;
- Partager quelque chose d’esthétiquement beau ;
- Etc.
Le travail créatif se caractérise par plusieurs éléments:
- L’ouverture d’esprit et l’originalité. Le créateur se démarque des autres en proposant quelque chose de nouveau, qui n’a jamais été fait auparavant, ou en revisitant des classiques par exemple. C’est une manière d’exprimer sa personnalité;
- La connaissance des techniques propres à la discipline envisagée est aussi importante, même si l’artiste s’en éloigne dans sa pratique;
- Le développement de certaines aptitudes : sens de l’observation, souci du détail, harmonie des couleurs et des formes, etc;
- Le travail car on passe par de multiples essais, modifications et améliorations avant d’obtenir le résultat attendu, ce qui nécessite du courage et de la motivation;
- La remise en question est essentielle, tout comme le fait de s’interroger sur sa pratique artistique, d’évaluer sa progression, de prendre conseil auprès d’autres professionnels et de continuer à se former;
- La motivation de l’artiste est d’autant plus élevée si elle est liée à sa passion pour l’activité elle-même et le plaisir qu’elle lui procure, plutôt qu’à l’espoir d’une récompense extérieure (un prix, de l’argent, etc.).
Vivre de son art
Etre indépendant
L’artiste est autonome et indépendant. Il dispose d’une certaine liberté d’action dans l’organisation de son travail (choix des horaires, du lieu de travail, etc.) mais aussi dans les techniques utilisées ou dans l’orientation que prendra son travail par exemple.
Il peut aussi travailler sur commande. Dans ce cas, un client choisit l’artiste parce qu’il aime son style mais lui impose le motif (un portrait, par exemple), le format (un tableau de telles dimensions), etc. Un contrat est alors signé entre le créateur et le donneur d’ordre. L’autonomie et l’indépendance de l’artiste est donc moindre dans ce cas de figure.
Travailler seul·e
Selon la discipline choisie, le créateur peut passer de nombreuses heures seul.
C’est le cas, par exemple, des peintres, des céramistes ou des écrivains. Mais d’autres types d’arts privilégient le travail d’équipe. Comme les métiers de la scène, qui font intervenir un metteur en scène, un scénariste, des décorateurs, des costumiers, etc.
S’ouvrir aux autres artistes est important pour développer de nouvelles opportunités ou collaborations, partager les difficultés rencontrées et chercher des solutions ensemble, profiter de leurs conseils, se nourrir d’environnements artistiques variés, etc.
Il peut être difficile de vivre uniquement de ses représentations au théâtre, de la vente de ses livres ou encore de ses peintures.
L’artiste doit donc promouvoir son travail, c’est-à-dire présenter ses créations, rechercher des lieux d’expositions, participer à des salons professionnels, présenter des concours… Mais aussi argumenter, négocier des contrats, se préoccuper des droits d’auteurs, rechercher des financements, etc. Toute une série d’activités très éloignées de la création artistique mais qui sont indispensables si on veut pouvoir vivre un jour de son travail. Et comme ce n’est pas toujours facile, il est bien sûr possible de se faire aider par des organismes comme ILES, par exemple.
Par ailleurs, beaucoup d’artistes développent une activité dite alimentaire (en lien avec le domaine artistique ou non) visant à assurer des rentrées financières suffisantes pour vivre correctement. Ces jobs ont pour fonction de compenser l’irrégularité des revenus générés par l’activité artistique tout en permettant à la créativité de s’épanouir sans contrainte.
Les résidences d’artistes sont des lieux où des créateurs peuvent se consacrer à l’élaboration d’une nouvelle œuvre (un livre, un spectacle, une exposition, etc.). Il peut s’agir de centres culturels ou de documentation, de fondations privées ou encore de théâtres, mis à disposition pendant un temps déterminé.
Ces lieux sont propices à l’expression créative et à l’échange avec d’autres artistes. Une aide à la création est parfois proposée (matériel, aide technique, soutien administratif, salle de répétition, documentation, etc.).
Un aperçu des résidences d’artistes est disponible sur la Fédération Wallonie-Bruxelles.
En Belgique, le statut d’artiste n’existe pas encore bien qu’il soit en discussion. Actuellement, ce terme désigne une série de dérogations dont bénéficient les artistes en raison du caractère atypique de leur métier (accumulation des contrats de durées variables, multiplication des employeurs, revenus irréguliers…).
Ce statut a pour objectif de les protéger en ce qui concerne leur droit aux allocations de chômage. Deux règles prévalent, celle de la neutralisation (les allocations de chômage sont « neutralisées » et ne diminuent pas après chaque période d’indemnité) et celle du cachet (l’artiste doit prouver un certain nombre de jours prestés).
La Commission Artistes est notamment un intermédiaire intéressant pour la délivrance des cartes et visas artistes ainsi que des déclarations d’activité indépendante.
En savoir plus :
Les artistes bénéficient également du droit d’auteur. Pour qu’une œuvre soit protégée par le droit d’auteur, il faut qu’elle résulte d’une activité créative, qu’elle soit mise en forme (avoir une forme concrète, perceptible par les sens) et qu’elle soit originale (c’est-à-dire refléter la personnalité de son auteur). Il existe toute une série d’exceptions à ce droit d’auteur, applicables dans des conditions très précises.
En savoir plus :
Elles ont pour fonction de gérer les droits de leurs membres : collecter les rémunérations auxquelles les artistes ont droit, les distribuer à leurs membres, etc. Il y a 21 sociétés de gestion autorisées à exercer leur activité sur le territoire belge, chacune ayant ses domaines de prédilection (industrie musicale, œuvres audiovisuelles ou dramatiques, édition, etc.).