OK 02-02-24
Types de logements
En Belgique, un logement étudiant est plus communément appelé « kot ». Il s’agit d’un lieu où plusieurs étudiants, des « cokotteurs », vivent ensemble en se partageant des espaces communs (cuisine, sanitaires, salle à manger, salon, etc.) tout en ayant chacun sa propre chambre (voire une salle de bain privative).
Généralement les kots comptent entre 2 et 12 cokotteurs.
Ils peuvent être gérés par les établissements d’enseignement (les cités universitaires par exemple) ou par des particuliers qui louent une maison comprenant plusieurs logements étudiants.
Des solutions proches existent comme la location d’un studio pour les étudiants préférant loger seul ou en couple. Il est aussi possible de faire une colocation entre amis en signant en commun un bail de colocation.
Dans certaines villes étudiantes, il existe des kots-à-projet (KAP) ou kots associatifs.
Les étudiants qui vivent dans ces logements partagent un projet commun (sensibilisation à l’environnement, intérêt pour le sport, la musique, les langues, la danse, l’interculturalité, etc.).
Au fil de l’année, ils organisent différents évènements comme des ateliers, des conférences, des repas, des spectacles, etc.
Certains hautes écoles disposent d’un internat. L’étudiant loge alors dans une chambre individuelle et partage les autres espaces en commun avec d’autres étudiants.
À la différence des kots, les internats fonctionnent en demi-pension voire en pension complète. Les repas sont donc prévus par l’institution. Un éducateur est également présent pour accompagner les étudiants.
Les règles de vie y sont plus strictes : couvre-feu, horaires de visite, éventuelle chambre en duo, etc.
Ces logements sont organisés comme des résidences-services. En plus des pièces classiques d’un logement étudiant, diverses infrastructures sont à disposition : salle à manger commune, espace de travail, espace de détente, de jeu, de sport, terrasse, jardin, etc.
Des communautés philosophiques ou spirituelles proposent aussi des logements pour les étudiants.
Le principe : des personnes âgées proposent à des étudiants de partager leur logement devenu trop grand pour elles seules. L’ASBL 1 toit 2 âges est spécialisée dans la mise en relation d’étudiants (ou jeunes travailleurs) avec des seniors.
Plusieurs formules existent dans lesquelles l’étudiant s’engage ou non à rendre service à la personne (courses, accompagnement chez le médecin, etc.).
Il existe aussi une formule familiale dans laquelle l’étudiant accompagne les enfants à l’école, les aide à faire leurs devoirs, etc.
Ce type de logement permet de lutter contre l’isolement, de rencontrer de nouvelles personnes et de partager des expériences. Il permet aussi à l’étudiant d’avoir un loyer modéré.
Recherche d’un logement
Avant de se lancer dans la recherche d’un logement étudiant, il est important de définir ses critères et besoins :
- Le budget maximum à ne pas dépasser (sans oublier d’y inclure les charges) ;
- Un logement individuel ou collectif (inconnus ou amis) ;
- Le nombre de personnes dans le logement ;
- La cadre de vie souhaité ;
- La proximité avec les lieux de cours ;
- Les possibilités de transports en commun ou de parking à proximité ;
- L’implication ou non dans un projet ;
- La possibilité de rendre des services à une personne ou une famille ;
- Un contrat de bail de 10 ou 12 mois ;
- Etc.
Le coût d’un logement étudiant peut varier fortement selon différents éléments :
- Le type de logement a un impact sur le montant du loyer. Un kot sera souvent moins cher qu’un studio par exemple ;
- Les villes estudiantines sont réputées comme étant plus onéreuses tandis qu’une ville à proximité peut proposer des logements moins couteux, mais il faudra prendre en compte les coûts supplémentaires liés aux frais de transport jusqu’à l’établissement scolaire ;
- Les charges comprises ou non dans le loyer (eau, électricité, chauffage et internet) ;
- Etc.
Il faut donc bien réfléchir à son budget et ses besoins avant de se lancer dans la recherche d’un logement étudiant.
Il est aussi important de visiter les lieux afin de connaître le cadre de vie, la localisation exacte (quartier calme ou animé, proximité des transports en commun, des magasins, etc.). C’est aussi l’occasion de rencontrer le propriétaire voire de potentiels futurs colocataires.
La majorité des étudiants débutent leur recherche de kot aux alentours du mois d’avril. Il est important de visiter plusieurs logements afin de choisir celui qui correspondra le mieux aux attentes établies.
Débuter sa recherche dès le printemps permet d’avoir un choix plus large et donc de, peut-être, dénicher une bonne affaire. Commencer plus tôt, c’est prendre le risque de ne pas avoir un panel représentatif de ce qui est disponible. S’y prendre trop tard signifie avoir moins de choix et devoir se décider dans l’urgence, avec des prix plus élevés, de moins bonnes conditions de vie, etc.
Cependant, de nombreux kots se libèrent en septembre à la suite des résultats de la deuxième session. Des logements se libèrent aussi en cours d’année suite à des abandons d’études ou à des départs en Erasmus.
Il est également capital d’être réactif et de contacter rapidement les propriétaires des logements intéressants afin d’envisager une visite.
Des universités et hautes écoles ont un service logement qui proposent différents types d’habitation : kots, résidences ou internats. Ces logements sont souvent moins chers que la moyenne et ont l’avantage d’être proches des lieux de cours. Les demandes sont généralement très élevées, il faut donc s’y prendre à temps pour obtenir une place. Les logements proposés et les modalités pratiques sont présentés sur les sites internet des établissements.
En dehors des logements qu’elles proposent, les universités et hautes écoles ont souvent un listing des kots privés ou des agences immobilières proches. Cette liste peut être fournie sur demande à tous leurs (futurs) étudiants.
De nombreuses sites spécialisés dans la recherche de logements voire de logements étudiants peuvent être consultés : kots.be, hellokot.be, ikot.be, student.be, appartager.be, etc. Les centres Infor Jeunes disposent aussi des listes de logements disponibles à la location.
Une autre possibilité est de se balader dans sa future ville étudiante pour repérer les affiches « à louer ». On peut alors contacter directement les propriétaires privés. Des agences immobilières proposent aussi des logements pour étudiants. Principalement dans les villes à forte population étudiante.
Il ne faut pas hésiter à chercher un logement via les réseaux sociaux. Il existe de nombreux groupes dans lesquels des propriétaires ou anciens locataires proposent des locations de kot, colocation, appartement, studio, etc.
Contrat de bail
Le contrat de bail est le document par lequel un propriétaire bailleur laisse à une autre personne, le locataire, le droit d’occuper pendant un temps déterminé un logement moyennant un certain loyer.
Le contrat de bail étudiant est d’application depuis le 1er septembre 2018. Il a été créé afin de tenir compte des particularités de certains parcours étudiants (refus d’inscription, changement d’orientation, stage dans une autre ville, séjour Erasmus, etc.). La particularité de ce bail est qu’il est possible, sous conditions, d’y mettre fin plus facilement.
Comme tout contrat de bail, il sera rédigé en 3 exemplaires : un pour le propriétaire, un pour le locataire et un permettant son enregistrement.
Il a une durée de 12 mois par principe. Mais il n’est pas rare de conclure un bail plus court, de 10 mois par exemple (de septembre à juin).
Il est important de bien lire le contrat de location, de s’assurer qu’il est complet et qu’il respecte la législation. Il peut être utile de le faire lire par un tiers (parent, ami, etc.) pour avoir un avis supplémentaire.
Toutes les clauses sont importantes et doivent correspondre aux besoins et envies que l’on s’est fixé. Par exemple, des propriétaires incluent une clause indiquant que le logement doit être libre le week-end, or certains étudiants ont cours aussi le samedi.
Il est également important de vérifier les informations relatives aux charges. Leur montant et leur nature (gaz, électricité, eau, etc.) doivent être indiquées dans le bail. Elles peuvent être forfaitaires ou réelles. Dans ce dernier cas, elles sont calculées en fonction de la consommation, le mode de calcul et la répartition entre les locataires doivent être explicités dans le contrat. Les charges communes réparties entre les différents locataires doivent également être indiquées.
Un propriétaire ne peut en aucun cas entrer librement dans un logement en location. Aucune clause mentionnant cela ne peut être incluse dans le bail.
Etat des lieux
L’état des lieux d’entrée est une étape obligatoire, il doit être réalisé dans le mois qui suit le début du bail. Le document doit être détaillé, daté et signé. Il est réalisé par les deux parties, le locataire et le propriétaire. Il est ensuite annexé au contrat de bail.
Il est important de tout y noter même ce qui semble être des détails : nombre de trous ou de tâches, leur localisation, taille, etc. Il est aussi possible d’y inclure des photos pour prouver les informations décrites. Au plus l’état des lieux est détaillé, au moins il y a de risques de payer pour des dégâts déjà présents avant l’emménagement.
Un état des lieux de sortie est aussi réalisé. En comparaison avec l’état des lieux d’entrée, il permet de déterminer si le logement a été dégradé et peut conduire à une éventuelle retenue sur la garantie locative par le propriétaire.
Questions pratiques
Oui, il est possible de résider à titre principal dans son logement étudiant à condition que le propriétaire donne son accord. Le contrat de bail devient alors un bail de résidence principale et non plus un bail étudiant, les conditions spécifiques à ce type de contrat ne sont donc plus d’application.
Dans ce cas, certains critères doivent être respectés comme le fait ne plus dépendre financièrement de sa famille. Il faudra aussiprouver qu’il s’agit bien d’une résidence principale, une procédure administrative doit donc être mise en place (déclaration à la commune, vérification par un agent de quartier, etc.). Les taxes à payer pour une résidence principale sont aussi plus élevées que pour les logements étudiants.
Un changement de situation fiscale est aussi à prévoir pour le jeune et pour ses parents. Ce qui aura un impact sur le montant des impôts à payer et sur les allocations familiales perçues.
Il est donc important d’en parler avec sa famille avant de prendre une telle décision.
A Bruxelles, l’étudiant peut résilier le bail à tout moment sans indemnité, à condition de donner un préavis de 2 mois. En revanche, le propriétaire ne peut, quant à lui, pas interrompre le bail avant l’échéance de fin. Il doit dans tous les cas laisser un préavis de 3 mois au locataire.
En Wallonie, l’étudiant peut également quitter le logement à tout moment, à condition qu’il remette un préavis de 2 mois (obligatoirement avant le 15 mars). Il devra également payer une indemnité de 3 mois, sauf exceptions. A l’échéance du bail, il doit donner un préavis d’un mois. Le propriétaire peut également interrompre le bail à échéance avec un préavis d’un mois.
Oui, la cession de bail permet au preneur initial (le cédant) de transférer le bail à un nouveau preneur (le cessionnaire) mais cette procédure nécessite l’accord du bailleur.
En revanche, la sous-location est interdite par principe mais il est possible de sous-louer son logement uniquement si le bailleur a donné son accord écrit et préalable.
La sous-location est autorisée à 6 conditions :
- C’est l’étudiant qui doit sous-louer le bien ;
- Les droits et obligations du locataire et du propriétaire restent les mêmes ;
- La durée de sous-location ne peut pas dépasser la durée du bail principal ;
- L’étudiant cédant doit fournir toutes les informations utiles et nécessaires à l’étudiant qui reprend le logement (droits, durée du bail, etc.) ;
- Lorsque l’étudiant souhaite mettre fin au bail principal, il doit prévenir le propriétaire et l’étudiant qui sous-loue le logement ;
- L’étudiant qui a le bail principal est « responsable » du respect des règles de la sous-location. S’il y a un problème, il sera considéré comme le responsable.
La vie en kot
Loger en kot signifie se prendre en charge, une manière d’acquérir de l’autonomie. En effet, il faut gérer seul la vie quotidienne (courses, ménage, cuisine etc.). Il est aussi important de mettre en place une certaine discipline afin de mener à bien ses études tout en trouvant un équilibre avec les loisirs et les tâches ménagères.
En kot ou en colocation, il faut aussi gérer la vie en communauté soit avec des inconnus soit avec des amis. Il est important de prendre conscience que vivre au quotidien avec des amis n’est pas la même chose que les fréquenter en dehors du logement. En effet, en entrant dans l’intimité des uns et des autres et en découvrant de nouvelles choses à leur propos, les relations peuvent se modifier.
Il est important de bien choisir ses colocataires quand cela est possible. Il faut alors essayer de loger avec des personnes qui ont des centres d’intérêts proches des nôtres, qui ont les mêmes envies, le même rythme de vie, etc.
Si le choix des colocataires est imposé, il est primordial de respecter les habitudes et besoins de chacun (temps nécessaire à l’étude, sorties plus ou moins fréquentes, échanges fréquents ou au contraire besoin de calme et de solitude, etc.). Dans ce cadre, instaurer des règles de vie est nécessaire : partage ou non des repas, répartition des tâches ménagères, règles à propos d’éventuels invités, etc.
Vivre en colocation c’est aussi apprendre à faire des concessions et à gérer des conflits ou disputes. C’est apprendre à respecter la vie privée et l’espace de chacun.
Il faut gérer les temps passés ensemble. Il est certes important de partager des moments communs (soirées, sorties, repas, etc.) mais chacun doit être libre de faire ses propres activités en dehors du logement.
En cas de litige dans le bail ou de problèmes, les étudiants peuvent contacter différents services pour obtenir des conseils juridiques : la Fédération des étudiants Francophones (FEF), les syndicats des étudiants locataires à Louvain-la-Neuve, le service Droit de Jeunes, le Bureau d’aide juridique, etc.