Pour un choix d’études ou d’orientation professionnelle, il est nécessaire d’explorer qui on est ! Réfléchir à son projet, c’est notamment se poser la question suivante « Mon profil est-il cohérent avec le domaine professionnel qui m’attire ? ».
Chaque individu est unique, avec ses valeurs et sa personnalité, ses caractéristiques génétiques et physiques, son histoire personnelle, ses talents, ses rêves et ses passions, son entourage et ses influences, etc.
Tout le monde est un génie à partir du moment où il se situe au bon endroit. Si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il croira toute sa vie qu’il est stupide.
Albert Einstein
Mes influences
La réflexion sur soi-même et son projet implique de se poser des questions pour, notamment, trouver une position personnelle par rapport à son environnement, trier ce qui est « à moi » (mes propres idées, mes propres attentes) et ce qui est « à l’autre » (par exemple : les idées influencées par l’avis de l’entourage). C’est-à-dire exercer son esprit critique, prendre du recul par rapport aux conseils et réaliser ses propres choix.
Il y a quelques décennies, le choix professionnel était fortement influencé par les métiers des parents. On était souvent médecin, boulanger, instituteur de père en fils. Actuellement, cette tradition familiale s’est très fortement atténuée, chacun peut construire son propre projet.
Malgré tout, l’environnement familial exerce toujours une certaine influence dans le choix professionnel. Par exemple, les parents peuvent souhaiter que leur enfant réalise les études qu’eux-mêmes auraient voulu faire, qu’il obtienne une certaine position dans la société, un bon salaire, etc. Au contraire, les parents pourraient déconseiller l’exercice de certains métiers difficiles selon eux, qui manquent de débouchés…
Mais le jeune peut aussi être influencé par ce qu’il voit du quotidien professionnel de ses parents, de leurs conditions de travail, des tâches qu’ils réalisent, etc.
Dans les profils de prise de décision, celui de l’héritier illustre bien cette influence. Il est très proche de sa famille et estime important qu’elle soit fière de lui. S’il en a l’opportunité, il suivra le chemin tracé par son entourage en choisissant la même branche d’activité ou en intégrant l’entreprise familiale.
Cependant, il est important de se questionner sur la place de l’influence familiale dans le choix d’orientation.
Besoin d’aide pour identifier l’influence familiale ? Le génogramme professionnel est un outil pertinent pour identifier les influences issues de la famille.
On connait tous quelqu’un qui a entamé des études pour rester avec des amis. C’est un phénomène normal à l’adolescence : on s’identifie aux pairs et on a généralement d’autres priorités que les études, comme être avec ses amis. Mais est-ce pour autant un bon choix pour soi ?
L’imitateur, l’un des profils de prise de décision (insérer lien vers la page), en est le parfait exemple : il aime être entouré de ses amis et, pour ne pas être seul, il a tendance à suivre le même parcours qu’eux.
Par ailleurs, les amis proches peuvent avoir des avis intéressants et des conseils utiles, d’autant plus qu’ils font partie des personnes qui nous connaissent le mieux. Il peut être pertinent de discuter avec eux des idées que l’on a ou des opportunités qui se présentent à nous.
Le regard de la société sur certains métiers ou filières d’études peut parfois peser sur le choix d’une orientation.
En effet, il existe un certain nombre de stéréotypes et/ou de préjugés. Par exemple :
- La question du genre : quand on pense aux métiers de la construction, l’image qui se forme dans l’esprit de la plupart des personnes est celle d’un homme, plutôt costaud et débrouillard. Il en va de même quand on se représente les métiers des soins de beauté : on imagine souvent une femme qui prend particulièrement soin d’elle ;
- Le dénigrement d’un métier : certaines personnes stigmatisent les métiers qui n’exigent pas de qualifications spécifiques, qui sont considérés comme faciles et exercés par des personnes qui n’ont pas eu le choix de leur profession ;
- L’image de la profession peut être perçue comme positive (le métier de sage-femme qui donne la vie mais qui comporte des conditions de travail parfois difficiles) ou comme négative (les enseignants prestent peu d’heures en classe mais fournissent un travail conséquent à domicile pour la préparation des leçons, les corrections, etc.) ;
- La position sociale est perçue comme plus prestigieuse pour certains métiers que d’autres, comme ceux du médecin, de l’avocat, etc. ;
- Les filières d’études : des idées préconçues circulent sur certains cursus (telles études ne mènent à rien, telles autres sont suivies par les étudiants qui ne savent pas quoi faire ou sont perçues comme faciles, etc.) ;
- Les types d’enseignement : la société valorise parfois certains systèmes éducatifs au détriment d’autres (« C’est mieux d’aller à l’université qu’à la haute école », « Tu réussis bien à l’école, reste en général », « Un diplôme en promotion sociale n’a pas la même valeur que dans l’enseignement de plein exercice » …).
Ces stéréotypes et préjugés évoluent avec la société. C’est l’exemple du métier de secrétaire, qui était autrefois principalement exercé par des hommes et qui conférait un certain statut. Actuellement, les femmes sont plus nombreuses à être secrétaires et la profession a perdu de son éclat.
Un des profils de prise de décision qui reflète le plus l’influence de la société est celui de l’ambitieux. Pour lui, il est primordial d’occuper une place reconnue et élevée dans la société, il est sensible à ce que l’on pense de lui. Son intérêt pour les tâches n’est pas le critère le plus important dans son choix.
Dans quelle mesure le regard de la société va-t-il peser sur mon orientation ? Dans la balance, quel poids attribuer à mes propres envies et valeurs par rapport au jugement de la société ? Est-on prêt à aller contre l’avis général ?
Cet outil permet de mettre en évidence les répétitions et les influences familiales en termes de choix d’études, de formation et de secteur professionnel. La prise de conscience des influences sur son propre parcours permet de se (ré)approprier sa trajectoire professionnelle.
Le génogramme professionnel se présente comme un arbre généalogique dans lequel on notera les métiers de chaque membre de sa famille. On peut aussi y ajouter les messages que ces personnes transmettent ou ont transmis de manière consciente ou inconsciente, au sujet de leur profession.
L’idée est de représenter graphiquement une généalogie sur trois générations (les grands-parents, les parents et la fratrie, les cousins et cousines). La forme la plus courante est l’arbre généalogique mais n’importe quelle représentation graphique peut convenir (une ligne du temps, des dessins/portraits, des tableaux, etc.).
Pour chaque membre de la famille, on notera :
- Le métier actuel ;
- Les études réalisées ;
- Les messages transmis par cette personne au sujet de son métier ;
- Le degré d’attrait pour ce métier (😊 😐 ☹).
Une fois le génogramme réalisé, il est nécessaire de l’analyser : y a-t-il des répétitions dans les choix d’études ou de carrière ? Ou au contraire de grandes différences ? Quelle influence cela a-t-il sur mes choix ?
Ce questionnement peut aussi être mené sur les métiers de l’entourage proche (amis, voisins…).
Discuter de son orientation avec son entourage (parents, professeurs, amis, etc.) peut aider à y voir plus clair et à glaner des conseils sur la manière d’arriver à son objectif ou sur la pertinence de son projet.
Mais il est important de garder un esprit critique par rapport à toutes ces informations !
Parmi les personnes qui vont donner leur avis personnel, il faut distinguer :
- Celles qui font avancer en apportant des informations pertinentes ou en montrant des aspects différents auxquels on n’avait pas pensé ;
- Celles qui exercent une influence plutôt négative : elles découragent, communiquent des informations erronées et font perdre l’objectif de vue.
Pour chaque discussion, il convient de :
- Se demander d’où vient l’information
- ☹ « Un ami d’ami m’a dit que… »
- 😊 « Sur le site de l’école X, j’ai vu que… »
- Se demander si la personne est objective ou si elle parle de son vécu personnel
Les informations fournies par une personne peuvent être déformées par son expérience personnelle, positive ou négative, par ses propres peurs ou difficultés. Il est important de s’en dégager et d’analyser les choses selon notre propre situation.
- Comparer les informations avec d’autres sources fiables (sites Internet des établissements, conseillers en orientation, informateurs, professionnels en activité, etc.) pour s’assurer de leur pertinence.
Mon parcours scolaire et/ou professionnel
Qu’on ait 17 ans ou 40 ans, le choix d’orientation implique une réflexion sur soi-même, notamment en faisant le point sur les expériences que l’on a vécues à l’école, dans les loisirs, les jobs, en tant que bénévole, etc.
Réussite ou échec, vécu intéressant ou décevant, toute expérience est source d’enseignement. Il est utile d’analyser ce que chacune nous a apporté et appris sur nous-même. Il est aussi intéressant de s’interroger sur les raisons et les circonstances qui nous ont mené à réaliser ces activités.
Réfléchir à son parcours scolaire et professionnel a plusieurs objectifs :
- Comprendre comment on fonctionne lorsque l’on est confronté à un choix : est-ce qu’on a tendance à suivre ses amis, à choisir par défaut ou par intérêt, en gardant le maximum de portes ouvertes ou avec un objectif très précis ?
- Repérer les répétitions éventuelles : peut-on observer des schémas qui se répètent dans les différentes expériences vécues ? Ex : raisons lors d’un licenciement ou une fin de contrat, comportements récurrents vis-à-vis de l’autorité, choix réalisés pour « faire plaisir » plutôt que par intérêt personnel, etc.
- Dresser un bilan des éléments positifs et négatifs : quels sont les avantages et inconvénients des expériences vécues (tâches, conditions de travail) ? Lesquels veut-on retrouver ou, au contraire, éviter dans un futur métier ou cursus ?
- Mieux se connaitre : quelles sont les qualités que l’on a pu développer dans ces activités ? Les valeurs véhiculées dans ces loisirs, métiers ou stages me correspondent-elles ? Quelles sont les compétences qui ont été acquises et quelles sont celles que j’ai envie de développer ?
Il s’agit de questions essentielles à se poser dans le cadre d’une (ré)orientation. Ces éléments peuvent ensuite alimenter la réflexion sur ce que l’on souhaite pour la suite de son parcours.
Gardons à l’esprit que la vie n’est pas une ligne droite et qu’elle comporte toujours des détours. L’important étant d’en tirer des leçons.
Il en va de même dans la vie professionnelle. A l’heure actuelle, il devient de plus en plus rare d’exercer le même métier toute sa vie. D’ailleurs, les dispositifs mis en place pour se réorienter sont de plus en plus nombreux : formations en horaires décalés ou adaptés, certificats, spécialisations, formations en promotion sociale ou en alternance, dispositifs d’aide à la reprise d’études (congé-éducation, crédit temps, valorisation des acquis de l’expérience, etc.).
Différents outils peuvent être utilisés afin de faire le point sur son parcours et de l’analyser.
Il est conseillé de rester bienveillant envers soi-même et honnête dans cette réflexion.
Après avoir listé les éléments du parcours, il est nécessaire de prendre du recul pour analyser et déterminer les points les plus pertinents pour avoir une meilleure connaissance de soi.
Alternative
Si la ligne du temps semble compliquée, cet exercice peut être réalisé sous une autre forme
- Écrit : il s’agit de raconter son histoire sur papier en réalisant en quelque sorte son autobiographie ;
- Le dessin : se raconter en utilisant le visuel, c’est-à-dire illustrer les éléments de sa vie ;
- Le collage : l’idée est de découper des images qui évoquent les expériences vécues dans des magazines et ensuite de les coller sur des panneaux, par exemple.
Mes loisirs & passions
Les activités que l’on réalise durant le temps libre, les loisirs et les passions, sont importantes. Elles apportent une satisfaction personnelle puisqu’elles sont souvent liées à nos intérêts et à notre manière de fonctionner.
A travers elles, nous pouvons apprendre beaucoup de choses sur nous-même en se posant les questions suivantes :
- Quelles sont mes occupations à la maison ?
- Quelles sont les activités que je pratique en-dehors de la maison (sport, musique, art, mouvement de jeunesse…) et pourquoi les ai-je choisies ?
- Quelles sont les activités qui me plaisent le plus, celles que je pratique sans voir le temps passer, et pourquoi
- Qu’ai-je découvert sur ma personnalité grâce à mes hobbies ?
- Quelles sont les compétences que j’ai développées ?
- Est-ce que je pourrais en faire un métier ? Quels en seraient les avantages et les inconvénients ?
Ma personnalité
La personnalité est l’ensemble des éléments qui définissent un individu et qui le distinguent des autres, dans son comportement et ses attitudes. Elle n’est pas figée et évolue en fonction des expériences vécues au cours de la vie.
Pour bien s’orienter, il est notamment important de connaitre ses traits de caractère afin d’opérer des choix qui correspondent à qui on est.
Mais attention ! Dans l’absolu, aucun trait de caractère n’a de valeur positive ou négative. Ils peuvent tous s’épanouir mais dans des domaines différents, voire en dehors de la sphère professionnelle.
Par exemple, être rêveur n’est ni une qualité ni un défaut. Pour autant, un créatif aura tout intérêt à avoir cette capacité à la rêverie, qui va favoriser son imagination, tandis qu’un comptable devrait plutôt éviter de rêver devant ses tableaux Excell pour ne pas commettre d’erreur.
Mon profil d’intelligence
Selon la théorie des intelligences multiples développée par Howard Gardner (psychologue et professeur de neurologie américain) en 1983, il existe 8 formes d’intelligences, présentes chez chaque personne mais à des degrés différents.
Il est important de connaitre son profil d’intelligence afin d’identifier celles sur lesquelles on s’appuie le plus. Quand on s’oriente, il faut garder à l’esprit que certains métiers mobilisent davantage certains types d’intelligence.
Voici un descriptif des huit intelligences et quelques exemples de métiers.
Cette intelligence se caractérise par la capacité de se comprendre, de connaître ses motivations, ses émotions, ses forces et ses faiblesses. Elle permet de se fixer des buts et d’agir pour les atteindre.
Chercher à connaître ses capacités et à les mesurer relève de cette forme d’intelligence. Un autre indicateur de l’évolution de l’intelligence intrapersonnelle repose sur le sens des responsabilités. Plus cette intelligence est développée, plus forte sera la prise de responsabilité dans une situation.
- Activités qui mobilisent l’intelligence intrapersonnelle : réfléchir sur soi, tenir un journal, faire des tests ou jeux pour se connaître, lire des biographies, etc.
- Exemples de métiers : psychologue, bibliothécaire, conducteur·rice de camion, écrivain·e, prêtre, greffier·ère…
Cette forme d’intelligence se caractérise par la capacité à travailler en équipe et à collaborer pour poursuivre un objectif commun. Elle implique de comprendre les émotions, l’humeur et les désirs des autres personnes, d’y répondre ou d’y réagir correctement.
L’intelligence interpersonnelle correspond aussi au respect de certains rôles sociaux : rendre visite à la famille, utiliser des formules de politesse, etc.
- Activités qui mobilisent l’intelligence interpersonnelle : faire partie de groupes de paroles, être bénévole, pratiquer des sports collectifs, etc.
- Exemples de métiers : animateur·rice, enseignant·e, infirmier·ère, policier·ère, vendeur·euse…
L’intelligence linguistique est liée à la capacité d’utiliser le langage à l’oral et à l’écrit afin de communiquer et de transmettre une information ; ainsi qu’à la capacité de comprendre les informations entendues et lues.
Elle permet la transmission et la bonne réception des connaissances et des émotions.
- Activités qui mobilisent l’intelligence linguistique : réaliser des mots-croisés, apprendre d’autres langues, écrire des textes ou des poèmes, jouer un rôle au théâtre, etc.
- Exemples de métiers : traducteur·rice, journaliste, rédacteur·rice, avocat·e…
L’intelligence logico-mathématique correspond à la résolution de problèmes, et à la recherche de réponses (pourquoi, comment), particulièrement dans les domaines scientifiques et mathématiques.
Cette intelligence permet de mettre en relation des éléments d’information, de dégager des façons de faire (des modèles logiques) qu’on peut ensuite utiliser dans d’autres situations.
Par exemple, lorsqu’on utilise l’informatique, on met en place des stratégies de recherche de données et de résolution de problèmes. Ensuite, elles peuvent nous aider à être plus efficace dans d’autres situations telles que le classement d’informations, la résolution d’un jeu logique …
- Activités qui mobilisent l’intelligence logico-mathématique : cuisiner, visiter ou participer à des expositions scientifiques, élaborer un programme informatique, jouer à des jeux de logique, etc.
- Exemples de métiers : informaticien·ne, biologiste, diététicien·ne, technicien·ne de labo, comptable, chimiste…
L’intelligence naturaliste ou écologique est en lien avec l’organisation et l’exploitation des informations sur des thèmes précis liés à la nature : le recyclage, la préservation de l’environnement, les énergies douces, la lutte contre l’expérimentation sur les animaux, etc.
Elle permet d’être sensible au monde des vivants et de comprendre l’environnement dans lequel l’homme évolue.
- Activités qui mobilisent l’intelligence naturaliste / écologique : prendre soin d’un animal, rejoindre un groupe de protection de l’environnement, recycler, faire un herbier, collectionner des choses en lien avec la nature, etc.
- Exemples de métiers : météorologue, agriculteur·rice, valoriste, soigneur·euse animalier·ère, sylviculteur·rice…
L’intelligence spatiale et visuelle permet d’être sensible aux images, aux couleurs et aux formes, qui sont des messages transmis aux autres. Par exemple, se représenter facilement des images mentalement ou exprimer facilement ses idées ou émotions à travers des représentations visuelles : dessins, tags, photos, etc.
C’est aussi comprendre facilement les images perçues : symboles et pictogrammes, lecture d’une carte ou d’un plan, etc.
- Activités qui mobilisent l’intelligence visuo-spatiale : résoudre des « casses têtes », dessiner ou peindre, photographier, apprendre à s’orienter avec une boussole, décorer sa chambre ou sa maison, etc.
- Exemples de métiers : architecte, décorateur·rice, dessinateur·rice, graphiste, ingénieur·e, conducteur·rice de taxi…
L’intelligence musicale ou rythmique permet d’être sensible aux sons. Elle amène à produire, distinguer, transformer et apprécier un rythme, une tonalité ou un timbre musical. Elle permet également d’entrer en relation avec les autres grâce à la musique, par le son lui-même ou via des échanges entre personnes.
- Activités qui mobilisent l’intelligence musicale : suivre des cours de chant ou de musique, donner des spectacles devant ses proches, composer de la musique, organiser une soirée musicale, etc.
- Exemples de métiers : danseur·euse, musicien·ne, chef·fe d’orchestre, DJ·ette, compositeur·rice…
L’intelligence kinesthésique ou corporelle est celle du corps en mouvement et en action. Elle relie le corps et l’esprit, permettant de maîtriser et d’interpréter les mouvements et le langage corporel. Elle passe par toutes les activités d’expression corporelle ou celles exigeant une grande dextérité, précision et motricité fine. Par exemple, le sport, sous toutes ses formes, permet de l’exploiter.
Cependant, certains sports font intervenir une autre forme d’intelligence (ex : gymnastique à intelligence spatiale ; nage synchronisée à intelligences musicale et interpersonnelle).
- Activités qui mobilisent l’intelligence kinesthésique : pratiquer un sport, faire du théâtre, suivre des cours d’artisanat (poterie, sculpture…), jongler, pratiquer des jeux d’adresse, du bricolage, etc.
- Exemples de métiers : livreur·euse, menuisier·ère, chirurgien·ne, danseur·euse, coach sportif·ive, sculpteur·rice…
Remarque : Howard Gardner suppose qu’une autre forme d’intelligence existe : l’intelligence spirituelle (ou existentielle). Il la considère comme la « huitième et demi » des intelligences et non comme une intelligence à part entière. Celle-ci concerne notre capacité à réfléchir aux grandes questions humaines que sont la vie et la mort, l’amour, la nature humaine, le bien et le mal…
Mes valeurs
Le système de valeurs d’un individu se construit à partir de son éducation, sa culture, son parcours et ses expériences. Ce sont les éléments auxquels il accorde de l’importance et qui sont à la base de toutes ses actions et décisions. Ils pourront évoluer avec le temps : une valeur peut être primordiale à une période de la vie et devenir secondaire plus tard.
Connaître les valeurs qui nous sont essentielles et choisir un environnement qui les respecte permettra d’être cohérent avec soi-même et épanoui dans notre travail. Les valeurs, peuvent, par exemple, être : la réussite, l’aide, la créativité, l’indépendance, le respect, la sécurité matérielle, l’environnement, la justice, l’amitié, le pouvoir, etc.
Les valeurs peuvent s’exprimer dans la sphère privée, via des actions quotidiennes, ou faire partie intégrante d’un métier.
Par exemple : la valeur liée à la protection de l’environnement pourrait correspondre, dans la vie personnelle, à être attentif au tri des déchets, au choix d’une énergie verte… Dans le cadre professionnel, il s’agirait de travailler dans le secteur environnemental en tant que conseiller énergie, ingénieur en énergies renouvelables, juriste en droit de l’environnement, etc.
Mes compétences
Une compétence est une capacité reconnue dans une matière ou un domaine. Les compétences regroupent tous les savoir-être, savoir-faire et savoirs, attendues dans un contexte précis (un métier, une fonction, une situation).
Se connaitre, c’est aussi avoir conscience des compétences que nous possédons (apprises à l’école, développées dans le cadre des loisirs, acquises dans un emploi) et de celles qu’on aimerait acquérir.
Mes intérêts
Toutes les thématiques qui suscitent notre curiosité et nous donnent envie de nous informer davantage sur un sujet sont des « intérêts ». On parle d’intérêts professionnels lorsque cette attention se porte sur des secteurs, des tâches ou des environnements de travail.
Plus l’intérêt sera grand, plus la motivation pour les études et le travail sera importante. Cette motivation, alliée à un peu de persévérance, est essentielle pour dépasser les éventuelles difficultés qui se présenteront sur notre chemin.
Explorer nos expériences passées mais aussi notre environnement permet de déterminer plus facilement nos intérêts. Deux critères sont importants pour qu’un métier nous intéresse vraiment :
- le fait de prendre plaisir à réaliser les tâches ;
- le fait d’y trouver du sens, c’est-à-dire que les objectifs visés correspondent à nos valeurs.
Mes attentes professionnelles
Réfléchir à ses attentes professionnelles est essentiel dans tout processus d’orientation. L’environnement idéal de travail dépend du projet de vie global que l’on souhaite. Selon nos projets, le rôle que l’on souhaite prendre dans la société, le temps libre que l’on veut conserver, nos attentes professionnelles seront différentes.
« Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie » Confucius, philosophe.
Chaque personne a des rêves qu’elle souhaite réaliser : découvrir le monde, construire sa maison, fonder une famille, s’investir dans un projet qui lui tient à cœur, performer dans un sport, etc.
Dans le choix d’une orientation professionnelle, ces éléments sont à prendre en compte. Il est donc nécessaire de réfléchir à ses priorités : s’investir dans sa vie professionnelle ou rester un maximum disponible pour la famille, les loisirs, les amis, etc. ?
Tous les choix professionnels n’ont pas les mêmes contraintes en termes d’horaires, de déplacements, de gardes à effectuer, etc.
De plus, ces contraintes seront plus ou moins fortes selon notre conception de la vie privée (plus ou moins conventionnelle).
La question du salaire peut être un critère de choix face à une décision d’orientation.
Il est donc intéressant de se demander ce que l’on attend du salaire :
- Doit-il être suffisant pour vivre, élevé, très élevé ? Concrètement, à combien estime-t-on un salaire correct ?
- Que doit-il apporter : un sentiment de liberté, d’indépendance et une certaine aisance financière, des preuves matérielles de mes capacités, une reconnaissance sociale et/ou un statut social, etc. ?
Certains milieux professionnels considérés comme lucratifs sont aussi plus compétitifs, plus stressants, comportent beaucoup de responsabilités, de longues journées de travail. Est-ce ce type d’environnement que l’on recherche ou souhaite-t-on l’éviter ?
Dans tous les cas, il est important de ne pas oublier que le confort de vie ne dépend pas uniquement de l’aspect économique. Il est donc nécessaire de réfléchir à tous les éléments qui sont importants pour soi.
Il est utile de se demander quelle place on aimerait occuper dans la société.
Les fonctions à responsabilités et/ou autorité (ex : chef d’équipe, cadre de production, manager, membre de la direction…) peuvent être attirantes. Néanmoins, on pourrait aussi préférer être bien encadré et dépendre des décisions d’autrui, ne pas exercer trop de responsabilités. Cela est à considérer en lien avec le projet de vie personnel et économique.
Certaines professions peuvent sembler avoir une plus forte reconnaissance sociale (ex : médecin, avocat…) et donc être plus attirantes que d’autres. Mais attention aux stéréotypes ! (insérer lien vers influence société 2.1.3.) Tous les métiers ont leur noblesse et leur utilité ! Il est toujours préférable de suivre nos véritables aspirations et de ne pas accorder trop de poids à la reconnaissance sociale. D’autant que le besoin d’être reconnu va évoluer avec les expériences vécues.
Le « cadre » de travail comporte à la fois les aspects concrets et matériels d’une profession comme travailler dans un bureau ou, au contraire, à l’extérieur mais également des aspects plus qualitatifs comme un travail calme, stimulant, impliquant de la résistance physique ou morale, etc.
Ici aussi, il faut faire attention aux clichés et aller au-delà d’impressions vagues en tenant compte de la diversité professionnelle.
Le cadre de travail varie en fonction de la profession, mais aussi de l’endroit. Par exemple, si les gestes techniques restent identiques, le métier d’infirmier ne s’exerce pas de la même manière selon que l’on travaille à domicile (nombreux déplacements), dans un CPAS (plus administratif), dans un service d’urgence (prise de décision rapide) ou dans une maison de repos. Il peut aussi être très différent selon qu’il s’agisse d’une petite ou d’une grande entreprise, d’un service public ou privé, selon les collaborateurs, etc.
Définir au mieux ses projets de vie personnel, social et économique, ainsi que son cadre de travail idéal permet d’opérer des choix lorsqu’on hésite entre différentes pistes d’orientation.
Pour déterminer ses attentes professionnelles, on peut se poser la question suivante : De quoi ai-je besoin, dans l’idéal, pour me sentir bien dans mon travail ?